Drogue dure ou drogue douce ?

Les substances appelées "drogues" affectent le corps et l'esprit des individus de différentes manières. Il existe deux catégories principales de drogues : les drogues dures et les drogues douces. Cependant, la distinction entre ces deux catégories n'est pas toujours claire et peut varier en fonction des contextes culturels, sociaux et légaux.

Drogue dure : qu'est-ce que c'est ?

Les drogues dures sont des substances considérées comme plus addictives et plus dangereuses pour la santé physique et mentale que les drogues douces. Elles ont des effets à court et à long terme sur le corps et l'esprit, tels que des hallucinations, des convulsions, des troubles cardiaques, pulmonaires et hépatiques, des troubles de l'humeur, de l'anxiété, de la dépression, de la paranoïa, de la psychose et de la dépendance. Sont communément considérées comme drogues dures l'héroïne, la cocaïne, le crack, la méthamphétamine, le LSD, les champignons hallucinogènes ou la MDMA (Ecstasy). Cependant, nous allons voir que toutes les drogues dures ne se valent pas.

Drogue douce : qu'est-ce que c'est ?

Les drogues douces sont des substances considérées comme moins addictives et moins dangereuses pour la santé physique et mentale que les drogues dures. Elles ont des effets supposéments moins intenses et moins nocifs que les drogues dures. Le tabac, l'alcool, les opioïdes légaux, les médicaments prescrits pour lutter contre la dépression (benzodiazepines), sont des exemples de drogues considérées culturellement comme "douces".

Limites et controverses

Les notions de "drogue dure" et de "drogue douce" sont sujettes à des limites, et leurs contours sont souvent flous. D'abord, la classification de certaines drogues peut varier selon les pays et les cultures, ce qui rend difficile une uniformisation des critères. Certains pays considèrent que le cannabis est une drogue dure, tandis que d'autres le considèrent comme une drogue douce.

De plus, la dangerosité d'une drogue dépend non seulement de la substance elle-même, mais aussi des conditions d'utilisation, de la fréquence, de la dose, de l'environnement et du profil de l'utilisateur. Par conséquent, il est possible qu'une drogue considérée comme douce puisse avoir des effets négatifs sur la santé si elle est consommée de manière abusive ou combinée à d'autres substances. Dans l'autre sens, une drogue considérée comme "dure" peut être consommée de manière contrôlée et responsable, limitant ainsi grandement les possibles dommages causés au consommateur.

La classification de certaines drogues peut être influencée par des considérations politiques, économiques ou idéologiques. Certains pays ont légalisé le cannabis à des fins médicales ou récréatives (Canada, Portugal…), alors que d'autres ont maintenu une politique répressive à son égard (France, Angleterre…). Enfin, la stigmatisation des consommateurs de drogues peut contribuer à renforcer les préjugés et les discriminations à leur égard, plutôt que d'inciter à l'ouverture et à l'information.

Le tabac et l'alcool

Le tabac et l'alcool sont deux substances légales, considérées comme drogues douces, mais néanmoins très nocives pour la santé physique et mentale. Le tabac est responsable de nombreuses maladies respiratoires, cardiovasculaires et cancéreuses. Il peut également causer des problèmes de fertilité, des malformations fœtales, des troubles de l'érection, des maladies bucco-dentaires ou des problèmes de peau. L'alcool, quant à lui, est responsable de maladies hépatiques, cardiaques, neurologiques et psychiatrique, et entraîne de nombreux cas de violences. Il est responsable chaque année de milliers de morts de toutes natures, accidents de voitures suite à une conduite dangereuse, aggressions, overdoses, etc.

Addiction

Le tabac et l'alcool, malgré leur statut de drogue douce, et par conséquent légale, sont deux substances au potentiel addictogène très élevé. Elles cumulent 3 caractéristiques qui nous poussent à la réflexion. Elles sont :

  • Fortement nocives pour le métabolisme humain
  • Responsables de nombreux troubles personnels et publiques
  • Fortement addictogènes

Malgré ces 3 caractéristiques, l'alcool et le tabac sont disponibles légalement dès l'âge de 18 ans, tout en étant extrêmement faciles d'accès du fait de leur implantation très forte dans la société. Supermarchés, Tabacs… les commerces publiques qui les proposent se comptent par milliers.

Modération

Il est important de souligner que la consommation d'alcool peut se faire de manière modérée, et ainsi ne pas devenir nocive pour le consommateur. Selon les recommandations de santé publique aujourd'hui, la consommation d'alcool ne doit pas dépasser l'équivalent de deux verres de vin par jour, avec au moins deux jours de non-consommation par semaine. En respectant ces limites, il est possible de profiter des effets positifs de l'alcool, comme la détente ou une légère désinhibition, sans provoquer les risques de la consommation excessive tels que la dépendance, les maladies chroniques, les accidents ou les dommages sociaux et familiaux. Il en va de même pour le tabac, et en réalité pour de nombreuses substances psychotropes.

L'importance de la dose

Il est important de se rappeler que lorsqu'il s'agit de consommation de substances, l'important n'est pas seulement la nature de la substance elle-même, mais également la quantité absorbée. En effet, toute substance peut être nocive pour le corps humain si elle est consommée en excès. Même les substances les plus bénéfiques pour la santé peuvent devenir dangereuses si elles sont consommées en quantité excessive. L'eau, qui est essentielle à la vie, sera mortelle si vous en buvez 10 litres d'un coup. De même, des médicaments couramment utilisés peuvent avoir des effets nocifs s'ils sont pris en quantité excessive. Il est donc important de comprendre que la quantité est la clé pour éviter les effets néfastes de toute substance, qu'elle soit légale ou illégale.

Avertissement

Il est bon de tout de même préciser que toutes les substances ne se valent pas. Par exemple, le crack, la méthamphétamine ou l'héroïne présentent des caractéristiques qui en font des drogues dures par excellence. Leur potentiel addictogène, leurs effets délétères sur la vie du consommateur ou leurs effets secondaires ne doivent pas être négligés. Ces substances présentent des différences fondamentales avec d'autres substances, elles aussi considérées comme "drogues dures", telles que le LSD, les champignons hallucinogènes, la mescaline ou la DMT par exemple. Ces substances que l'on appelle "psychédéliques", littéralement "qui révèle l'âme", bien que considérées comme drogues dures, présentent des caractéristiques diamétralement opposées, de par leurs effets et leur impact.

Conclusion

En conclusion, il est important de ne pas se fier aux apparences lorsque l'on parle de drogues dures et de drogues douces. Les drogues douces peuvent sembler moins dangereuses que les drogues dures, mais leur utilisation excessive peut également avoir des conséquences néfastes pour la santé. De même, les drogues dures peuvent sembler plus dangereuses, mais leur utilisation modérée peut être médicalement bénéfique. Il est donc crucial de comprendre que la clé de la sécurité et de la santé est la modération et la compréhension de l'effet de chaque substance sur le corps humain. En fin de compte, il est important de ne pas minimiser les risques liés à l'utilisation de drogues, qu'elles soient légales ou illégales, et de prendre des mesures pour protéger notre santé et notre bien-être.